Dyes Iray
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 Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael)

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Emily Silverstorm
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MessageSujet: Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael)   Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael) EmptySam 30 Jan - 20:40

Ennui mortel en perspective.
Cette situation n’enchantait vraiment pas Emily qui pianotait nerveusement sur les touches de son ordinateur, écrivant dans une des pages de son bloc note son embêtement face à la soirée qui allait se dérouler ce soir là chez la famille Silverstorm.

« Il est impossible de concevoir à quel point je suis énervée, en ce moment. Frustrée, plutôt. Je n’ai pas envie de les revoir. Je n’ai pas envie d’avoir devant moi la vie que je n’ai jamais eu et que je n’aurai jamais parce qu’il y a quelqu’un quelque part qui a décidé que j’allais naître dans une famille dépourvue de compassion et de sentiments humains. Mais comme d’habitude, je vais me taire. Je vais faire semblant que tout va bien. Et tout ça simplement parce que moi, être humain dans une famille peuplée de robots, il me reste un peu d’amour pour mes parents. »

Le regard de la jeune fille se leva un instant de l’écran de l’ordinateur alors qu’elle fixait un morceau de tissus qui trainait sur son lit. Morceau de tissu quasiment dépourvu de coutures, si ce n’était que pour y broder des fleurs. Une robe. Une saleté de robe. Elle l’avait découverte en revenant de l’école, avec un petit mot ‘affectueux’ de la part de sa mère lui disant qu’elle était affreuse. « Ça serait bien si tu mettais une robe, ce soir. Ça me rappellerait à quel point tu étais jolie quand tu en portais. » Les chaussures à talon qui allaient avec trainaient encore devant la porte; elle avait faillit s’enfarger dedans et se retrouver avec une belle prune sur le front en entrant dans sa chambre. Si seulement. Elle aurait pu rester cloîtrée dans sa chambre toute la soirée après avoir piqué une colère. « J’ai 17 ans! Je devrais pouvoir faire mes propres choix et porter ce que je veux! » Mais, une fois de plus, elle devait respecter ce que sa mère lui disait. Car sinon, son père lui tomberait dessus. Et valait mieux se méfier de l’eau qui dormait. S’attirer la colère de son père n’était pas une bonne chose.

Emily se leva donc pour fermer sa porte à clé. Il était temps de se préparer. Elle retira ses vêtements avec le plus de lenteur possible, ne voulant pas quitter le confort de ses pantalons de pyjama pour le tissu froid de cette damnée robe. Elle dû pourtant l’enfiler, à contrecœur. C’était une petite robe noire, bien trop courte à son goût, cintrée sous les seins avec un ruban blanc, ornées de fleurs blanches, évasée dans le bas. Un coup de vent et elle ne donnait pas cher de sa peau. La jeune fille aux cheveux noirs fixa un instant ses pieds nus, qui allaient bientôt être cachés sous des bas noirs pour éviter que ses chaussures ne les achèvent. La seule chose pour laquelle Emily était reconnaissante envers sa mère, c’était son goût pour les chaussures. Elle avait décidé d’y aller modérément avec des petites bottes à talon qui montaient jusqu’au dessus de la cheville. Au moins, elle n’aurait pas à fixer ses orteils tout le long de la soirée. Un léger coup d’œil dans la glace suffit à l’effrayer. Elle avait l’air d’une princesse déchue dévergondée dépravée. C’était franchement effrayant. Pourtant, c’était un peu comme quand éteint brusquement les lumières d’une pièce. Une fois qu’on a subi le choc de l’ombre, nos yeux peuvent enfin y voir quelque chose. Elle n’était pas si moche, habillée comme ça. Une fois n’est pas coutume, comme on dit. Emily prit une grande inspiration. Il ne fallait pas qu’elle se décourage. Il fallait faire en sorte que ses parents soient contents de leur soirée et qu’ils lui foutent la paix. Ce qui était impossible s’ils comprenaient que Michael et elle ne s’entendaient plus aussi bien qu’avant.

Elle retourna un instant s’asseoir à son ordinateur, au moins pour terminer son paragraphe et aussi pour verrouiller son portable, pour éviter que les gentils toutous aillent fourrer leur nez dans ses affaires. Puis, elle dû se résigner à descendre pour accueillir les invités. Elle passa nerveusement une main dans ses cheveux, priant intérieurement pour que la soirée ne soit pas insupportable.

« Rachel! Ma chérie! Je suis si heureuse de te voir! S’exclama Maman Silverstorm, Elena, en ouvrant la porte. Entrez, entrez, je vous en prie! »

C’était le même manège chaque fois. Maman avec Maman, Papa avec Papa, Emily qui devait s’occuper d’une portée de chiens complètement hystérique. Les mamans vantaient les mérites de leurs enfants alors qu’en fait, elles devaient royalement se ficher que ce qu’ils faisaient, les papas parlaient d’argent, de combien cette peinture avait coûté, de la bourse. Emily et les garçons, eux, avaient le choix de se mêler aux conversations, de rester droits sans bouger aux côtés de leurs parents, ou d’aller s’asseoir dans la salle à manger pour discuter de ce dont ils avaient envie. La troisième option était toujours la plus populaire. Pourtant, depuis un moment, ces discussions finissaient souvent en débats enflammés. C’était pour cette raison qu’Elena enveloppait son précieux vase de chine dans du papier bulle chaque fois que les Lawford se pointaient. Donc, comme je le disais, Emily invita les garçons à passer à la salle à manger, complimentant poliment chacun d’eux sur leur tenue, pour que Papas et Mamans pensent que tout allait bien, comme toujours. Une fois tout ce beau petit monde dans la pièce, elle décida de refermer les paravents pour empêcher les adultes d’entrer dans « leur spot ». Enfin, Emily pouvait être elle-même. Elle s’assit lourdement sur une des chaises noires – mais pourquoi tant de noir! – et accota son menton dans sa paume droite, légèrement ennuyée.
Restait plus qu’à espérer que quelque chose d’intéressant arrive…
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MessageSujet: Re: Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael)   Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael) EmptyDim 31 Jan - 19:36

Longue, longue, longue, longue soirée perspective. Michael Lawford allait passer une longue soirée. Déjà que la journée s’était étirée un peu trop à son goût, pourquoi fallait-il en rajouter? Comme on dit « la vie c’est court, mais c’est long par petits bouttes ». Mais là où il allait la notion de petits bouttes n’existait plus. C’était comme une longue panne d’ascenseur enfermé avec une personne souffrant de flatulences, long et souvent mortel. La famille Lawford allait une fois de plus souper chez les Silverstorm, comme s’ils n’avaient pas déjà vu des millions de fois leurs tableaux d’art moderne. Moderne, ça l’était sacrément, il leur faudrait sûrement encore un bon millénaire pour que quelqu’un comprenne quelque chose à ce genre de trucs. C’est pas parce qu’un bohémien sur l’acide a décrété qu’une orange verte c’était de l’art qu’il fallait l’accrocher par dessus la cheminée non mais. Et en plus, ces sculptures toutes lisses qui semblaient ne plus se pouvoir de se faire toucher, comme la surface lisse d’un miroir. Mais depuis, Madame Elena emballait ces œuvres dans du papier-bulle, ce qui rendait les choses pires. Comment résister à arracher tout ce papier s’enrouler dedans et se rouler par terre? Comme d’habitude, on ne pouvait rien toucher, rien sentir, rien goûter avant le temps, il fallait mettre un sous-verre se tenir correctement. Ses parents étaient si fiers d’avoir des amis bourges qu’ils se comportaient avec eux comme avec le pape, alors qu’ils se connaissaient depuis plus d’une dizaine d’années.

Michael s’étampa le visage dans la fenêtre de la mini-van, sa joue collant au verre froid, sur son visage se lisant l’agonie comme si on lui avait administré de la cyanure. De la cyanure mentale, oui, que de se taper une autre soirée chez la famille papier-bulle. Christian, ce chanceux n’avait « pas pu se libérer » le faux-cul. Tous savaient qu’ils s’éclataient au Werebadger lui et ses potes et sa copine blonde, qui semblait faire un peu trop d’effet à Harvey pour que ça soit subtil. Le jeune homme laissa échapper un long et douloureux soupir alors que son père s’installait au volant, le réprimandant :

-Michael, t’as plus 5 ans, essaie donc de te comporter en adulte pour une fois.
-Je me comporte déjà en adulte, la preuve, les thermopompes sont devenues ma passion, lui répliqua son fils alors qu’il se calait dans son banc.

S’en suivit d’un commentaire désobligeant de son frère aîné sur la qualité de son humour. Harvey se faisait un plaisir de remplir le trou laissé par Chris qui n’habitait plus vraiment à la maison. Benjamin quant à lui, angélique et conciliant comme toujours, ne disait mot et regardait les autres l’air de dire « On y va qu’on en finisse? ». Puis ils démarrèrent, prenant soin de mettre le verrouillage spécial des portes qui empêcheraient Michael de se jeter dans la rue en plein milieu du trajet, bien qu’il ne l’ait jamais fait. Celui-ci, par contre, ne démordait pas :

-Pourquoi on y retourne, il me semble que ça fait à peine un mois? Vous avez pas assez de vie pour la raconter une fois par mois il me semble? Pourquoi on y va hein? On pourrait faire tant de choses pour la Terre à la place, comme sauver un arbre, adopter un panda, trouver le remède pour le sida. Ça ça serait bien plus utile au monde entier non?

Et ainsi de suite, plus personne n’avait envie d’essayer de l’arrêter rendu là. Harvey et Benjamin s’étaient tous deux réfugiés dans leur lecteurs mp3 respectifs, entendant le babillage de leur frère comme un agaçant bruit de fond, ce qui était sûrement son deuxième nom. « Agaçant Bruit de Fond Lawford ». Voyant que cela n’avait plus aucun effet sur aucun membre de la maisonnée, il finit par baisser les bras, ces salauds savaient bien comment briser son incroyable éloquence. Alors que le silence de 3-4 secondes commençait déjà à peser un peu plus sur l’humeur du jeune homme châtain, sa mère essaya de sauver les meubles :

-Je ne vois pas pourquoi tu râles. Il me semble que toi et Emily vous vous entendez bien.

Des rires de la part de ses deux frères auraient pu infirmer cette hypothèse, mais il n’y avait de pire sourde que de maman chien qui ne veut pas entendre, les adultes ne comprenaient rien au sarcasme de toute façon.

-Mais bien sûr, vous êtes invités à notre mariage la semaine prochaine d’ailleurs, Harvey, tu seras la demoiselle d’honneur, on t’a trouvé une jolie robe pourpre pour aller avec tes yeux, répondit-il, finissant avec un éclat de rire, car dans ce monde cruel, il était son meilleur public.

Soupir de sa mère, sachant qu’on ne pouvait discuter avec cet enfant bien longtemps s’il n’en avait pas envie, autant parler au papier peint. Ils arrivèrent finalement, après toutes ces jérémiades. Prenant son air d’enfant buté qu’on envoie en punition, Michael les suivit, sous le regard lourd de son petit frère qui le trouvait déjà immature. En plus, on l’avait fait s’endimanché comme pour aller à la messe de minuit, pourquoi avait-on toujours besoin d’être chic chez ces gens-là? Tout d’abord une pitoyable tentative pour maîtriser ses cheveux, qui allaient sûrement retrouver leur forme habituelle dans les prochaines secondes. On l’avait également affublé d’une chemise à le teinte douteuse pour sa virilité et des pantalons dont la texture ne lui disait rien de bon. Bref, tout ce qui ferait craquer Madame Silverstorm, devant trois beaux jeunes hommes de bonne famille. La porte s’ouvrit sur une maman radieuse, au moins il y avait quelqu’un content de les voir débarquer, malgré qu’elle ait peur pour ses meubles. Peut être l’un d’eux allait décider à l’improviste de marquer son territoire sur une patte de chaise? Et sur une Emily qu’on avait visiblement aussi habillée pour l’occasion. Rien que d’imaginer les efforts déployés par sa mère pour lui faire porter une robe dessina un sourire en coin sur son visage. Appelez l’artillerie lourde, c’est une robe! Il leva les yeux au ciel sans ménagement lorsqu’elle els complimenta sur leur tenue, et si on supprimait l’emballage rose pour une fois? Ils la suivirent dans la salle à manger qui étaient devenue au fil du temps leur lieu de conversation.

Le chien n’attendit pas sa permission pour s’asseoir à son tour, en face de leur hôte. Ce n’étais pas parce qu’il n’avait pas envie de lui parler qu’il allait garder le silence, ça lui ferait trop plaisir.

-Ça pour une surprise! Les gars, vous le saviez qu’Emily était une fille vous?

Et c’était parti, tant qu’à être ici, autant rigoler.
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MessageSujet: Re: Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael)   Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael) EmptyDim 31 Jan - 23:52

Et la routine reprenait
Maudite routine emmerdante et franchement chiante. Maudite routine qui allait, comme d’habitude, faire regretter à Emily le fait d’être venue au monde. Pourquoi elle était là, hein? Pourquoi elle n’était pas morte à la naissance? « Dieu a sûrement de grands projets pour toi. » Non mais? Qu’est-ce qu’il foutait, Dieu? Il la laissait croupir dans son coin parce que, pour comble de malchance, elle était tombée dans le 10% de chance qu’elle avait d’avoir une vie complètement pourrie? Ou peut-être que Dieu n’y était pour rien. Peut-être que c’était…Le karma! Oui le karma. Elle devait avoir fait quelque chose de mal dans sa vie antérieur et le karma la faisait payer! Emily dû se remettre à l’ordre. Ce n’était pas en ruminant de telles pensées qu’elle allait arriver à clouer le bec à cette affreuse pie déguisée en chien qui s’était assise devant elle. À peine était-il arrivé que la bataille était déclarée. Une fille? Mais bien sûr qu’elle était une fille! Elle n’avait pas besoin de porter une robe pour le prouver! C’était comme ça à toutes les visites et ce n’était pas maintenant que ça allait changer. Il était difficile de croire en les regardant se chamailler comme deux enfants qu’ils avaient autrefois étés de bons amis. Cette amitié qui avait volé en éclats dès le moment où elle avait eu ses satanés gènes de loup. Et, à ce que la jeune fille présageait, ce n’était pas la seule chose qui allait voler en éclats pendant la soirée. Il fallait le comprendre, il n’y avait pas une seule de ces soirées où quelque chose brisait, volontairement ou non, d’où la nécessité du papier bulle sur les antiquités auxquelles Maman Silverstorm tenait plus que tout. Et cette fois, ça s’annonçait pour être un geste volontaire.

« Tiens, Michael, j’ignorais que tu t’étais enfin décidé à sortir du placard… »


Cette réplique cinglante, faisant allusion à sa chemise, était sortie automatiquement de la bouche de la jeune fille aux cheveux noirs. Elle était devenue habituée, à la longue, à renchérir aux méchancetés lancées par Michael. Un sourire vicieux se dessina sur ses lèvres. Pourtant, il ne fallait pas s’asseoir sur ses lauriers. Elle savait pertinemment qu’il allait trouver autre chose pour essayer de la faire taire. Et elle était prête à lui répondre, encore et encore. Au fil des années, elle avait compris la psychologie du garçon aux gènes de chien et était en mesure de comprendre son système d’insultes. Pourtant, jamais elle n’avait réussi à le faire taire. À lui rabattre le caquet une bonne fois pour toute pour qu’enfin elle soit tranquille. Pourtant, chaque fois qu’elle devait lui parler, le voir, elle essayait une nouvelle approche, une nouvelle tentative. Il y aurait bien quelque chose qui marcherait. Et c’était maintenant que son plan commençait. Jouer l’indifférente. Comme tout le monde le sait, un chien ne peut se passer d’attention. Il a absolument besoin qu’on le regarde, qu’on lui parle, qu’on le flatte. Je parle d’un vrai chien, tenez-vous le pour dit. Donc, comme un vrai chien, si Michael se retrouvait sans attention, si personne ne s’intéressait à ce qu’il racontait, il se tairait bien assez tôt. Ça valait le coût d’essayer. Prenant un ton plus poli, comme si ces deux répliques ne s’étaient jamais échangées, Emily demanda :

« Quelqu’un veut quelque chose à boire? Eau, limonade, thé glacé, jus de légumes? »

La jeune fille à lunettes prit brièvement les commandes et se dirigea vers la cuisine, qui était directement reliée à la salle à manger, en prenant soin de refermer les paravents derrière elle. Elle aurait payé cher pour voir l’expression de Michael. Pourtant, elle devait rester fidèle à son plan, en espérant qu’il marche…


[Short n' sweet... il se fait tard X_X]
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MessageSujet: Re: Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael)   Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael) EmptyLun 1 Fév - 18:30

Les gens méchants avaient souvent peu d’emprise sur le troisième fils Lawford. Comme dans à peu près toute situation qui exigeait un échange de parole et même de coup, il semblait tellement déconnecté qu’il en était insaisissable. La plupart du temps, ses réponses aux insultes n’avaient tellement pas de lien logique qu’on abandonnait tout simplement après l’avoir traité de retardé. Comme le gros Norville à la petite école qui avait rit des chaussures que sa mère lui avait mis de force dans les pieds. Lorsqu’il avait entendu l’ironique « Jolies chaussures », avec un grand sourire, il les avait enlevé puis déposées dans ses mains. Où étaient passées ses chaussures? Taxage. Mais avec Emily, il ne pouvait s’empêcher de se venger, de répliquer et même de l’attaquer sans raison. Mais cette fille avait depuis longtemps dépassé les bornes et toutes les insultes qu’il lui enverrait ne vaudraient jamais la peine d’enlever son amie à un gosse qui ne savait pas vraiment encore si le lapin de pâques n’existait pas vraiment. De toute façon, cette chose n’était pas Emily, mais son clone papier-bulle, pourquoi la ménager alors?

Michael avait également compris pourquoi ses frères ne se plaignaient jamais d’aller chez eux. Bien sûr, eux ne s’ennuyaient pas le moins du monde, ils avaient le film de guerre en direct. Chacune de leur réplique était souvent accompagnée de leur rire ou de leurs commentaires quant à sa qualité. D’ailleurs, il entendit Harv’ renchérir avec un « oh elle t’a trop explosé là! » après qu’elle ait fait un commentaire sur la superbe couleur de sa chemise, même pas choisie par lui en plus. Le jeune homme plissa les yeux comme s’il cherchait une cible pour une claque, bien qu’au grand jamais il ne s’abaisserait à la violence physique, cette chose portait une robe tout de même. Et c’était quoi ce sourire? Comme si une petite réplique de rien du tout allait lui donner avantage. Avec son imaginaire restreint c’était sûrement la seule qu’elle pourrait sortir de la soirée après tout.

Ne lui laissant pas le temps de répondre, elle se leva prenant les commandes de tout le monde pour les boissons. Des plans pour qu’elle mette dans la crème pour hémorroïdes dans son verre, ou encore pire du jus de pêche, ce qu’il détestait le plus au monde. Il la suivit des yeux l’air mauvais et alors qu’elle ouvrait les paravents, lui lança :

-Tu sauras que y’a que les vrais hommes qui savent porter le rose, ignare!

Se retournant vers ses frères, son expression normale revenue comme par enchantement, il se rendit compte qu’il avait soif. Peu importe l poison, il braverait tous les dangers pour se désaltérer, si elle croyait qu’elle allait lui faire peur et l’empêcher de boire, elle se mettait le doigt dans l’œil jusqu’au coude! Ouch quand même… Étant le seul à n’avoir pas donné sa commande, il s’approcha des paravents, glissant sa tête dans l’ouverture en s’exclamant :

-Femme, une limonade!

Il avait toujours aimé la limonade bien que les dentistes disaient que c’était trop acide et sucrés pour les dents. De toute façon, n’y a-t-il plus dur à croire qu’un dentiste? Ne jamais faire confiance à quelqu’un qui vous fout des trucs de métal dans la bouche en écoutant de la musique nulle à la radio! Mais pire encore, c’était quoi ce calme? Elle était supposée se fâcher, comme d’habitude. Si elle se mettait à l’ignorer, il se mettait à croire au complot. Il jeta un regard incrédule à son jeune frère qui haussa les épaules l’air de dire « reviens-en ». Ah le non-verbal toujours aussi raisonnable de Ben. Dans le silence pesant de la salle à manger, Michael se mit à pianoter nerveusement sur la table, ne trouvant rien de mieux à faire, évitant de jeter un œil aux si tentants papier-bulle qui envahissaient la maison et sa vision. Qu’elle revienne cette fille, qu’il lui fasse sa fête.
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MessageSujet: Re: Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael)   Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael) EmptyLun 1 Fév - 19:27

Enfin, les breuvages étaient prêts.
Ils allaient en avoir besoin pour éteindre le feu qui s’annonçait. Elle déposa les quatre verres sur un plateau et leva lourdement celui-ci afin de le ramener dans la salle à manger. À peine eut-elle rouvert les paravents qu’elle s’habillait de son attitude neutre. Il ne fallait pas craquer. Pas avant le repas. Il ne fallait pas montrer à Michael qu’il avait le dessus sur elle, surtout que ce n’était pas du tout le cas. Il allait bien voir ce qu’il allait voir! Lentement, la jeune fille déposa son plateau sur la table et fit la distribution des verres. Un thé glacé pour Harvey, dont elle admirait la contenance pour ne pas se jeter dans l’alcool alors qu’il était majeur, un autre pour Benjamin, qui semblait apprécier les arômes subtils de ce breuvage, une limonade pour Michael, qu’elle déposa sans mot dire devant le concerné, et une pour sa propre personne. Elle s’en voulait presque d’aimer les mêmes choses que ce type mais garda la réflexion pour elle-même en s’asseyant à da place. Avant que le dîner ne commence, elle devait mettre quelque chose au point avec Michael. Elle voulait que cette soirée soit différente. Et pour ses propres intérêts personnels, soit le fait qu’elle n’aie pas ses parents sur le dos jusqu'à la prochaine rencontre, et pour les intérêt du monde entier, qui n’aurait plus à supporter les imbécilités du jeune garçon, au moins pendant deux ou trois heures.

« Bon, commença-t-elle après une gorgée de sa limonade, Michael, est-ce que ça serait trop te demander de mettre ton attitude de chienne en chaleur de côté, pour une fois? »

Elle avait prononcé ces mots avec un certain mépris, mais sans hausser le ton. Elle fixait le troisième fils de la famille Lawford sévèrement, guettant sa réaction, qu’elle soit bonne ou mauvaise. D’un côté, elle voulait le faire réagir. C’était pour cette raison qu’elle avait utilisé ce vocabulaire. Pourtant, si on regardait la situation d’un autre angle, elle essayait de lui faire comprendre que les enfantillages ne tenaient pas la route. Pas ce soir. Et, de toute façon, à leur âge, ils avaient dépassé ce stade, non? En y repensant un peu plus, elle ne pu écarter la possibilité que l’âge mental du garçon aux gènes de chien n’envenime la situation.

Sauvée par le gong, du moins, c’était ce qu’elle croyait, la jeune fille entendit des pas qui se dirigeaient vers la salle à manger et la cuisine. Connaissant bien les craquements de sa maison selon l’endroit où on posait son pied, elle pouvait reconnaître avant tout le monde les gens qui se déplaçaient dans celle-ci. Ce qui lui donnait un nouvel avantage. Les craquements du plancher de bois franc provenant du salon signifiaient que les parents n’allaient pas tarder à débarquer dans la salle à manger. Par contre, si ses parents entraient et entendait la méchanceté que Michael allait lancer, ce n’était pas nécessairement une bonne chose. Elle mit aussitôt un doigt sur sa bouche, pour donner un signe subtil aux enfants Lawford de se la fermer, y compris le jeune homme de 17 ans. Elle essayait tant bien que mal de faire taire Michael mais elle doutait que ses avertissements soient écoutés. Et elle en eut la confirmation lorsque un des deux paravents s’ouvrit pour y laisser apparaitre Papas et Mamans Lawford et Silverstorm…
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MessageSujet: Re: Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael)   Y a comme une odeur de brûlé... (PV. Michael) EmptyMer 3 Fév - 8:43

Mais qu’est-ce que c’était cette attitude neutre? Elle tentait de l’ignorer, comme faisait ses parents avec un enfant de cinq ans? Voilà qui l’insultait d’autant plus. Penser que de simplement l’ignorer ainsi allait l’atteindre, c’était mal le connaître. Il arqua un sourcil, sceptique face à cette nouvelle stratégie. Lorsqu’elle posa le plateau sur la table, il remarqua qu’elle semblait toujours aimer la limonade, ça au moins, ça ne changeait pas. Ces verres lui rappelaient la très mauvaise idée qu’avait eue sa mère de lui faire vendre de la limonade comme dans les dessins animés américains. Ce genre de petit marché noir de l’arôme ne semblait pas vraiment fonctionner au domaine et ils en étaient sortis avec 35c et un paquet de gomme. Cela leur avait néanmoins permis de boire toute la limonade par la suite.

Alors que tout le monde prenait calmement possession de son verre, Emily reprit l’attaque, toujours de ton égal. Il était clair qu’elle ne voulait pas lui donner la satisfaction d’être en colère. Mais ce qu’elle dit trahi rapidement qu’elle n’était pas si calme que ça. Michael haussa les sourcils en attendant le « chienne en chaleur. Ça pour une surprise, il ne l’avait jamais entendue celle-là. Des rires fusèrent du côté de Harvey qui, avec une bine à l’épaule, lui rappela que cette description lui allait bien. Le jeune homme de 17 ans esquissa une grimace en songeant à l’idée qu’il se faisait d’une chienne en chaleur. Un commentaire sur le rose de sa chemise et maintenant ça, Emily s’en prenait tout à coup à en bas de la ceinture.

Toute l’assistance, qui n’attendait maintenant que sa réponse, se retourna vers le salon alors qu’on entendait les craquements caractéristiques d’une bande d’adulte fatigués de parler de thermopompes qui venaient commencer le repas. Il vit son adversaire porter un doigt à sa bouche, pour intimer le silence. Un long et fin sourire se dessina alors sur le visage de Michael. Comme ça, elle ne voulait pas qu’il réponde devant ses parents. Ce qui était plutôt raisonnable, vu le malentendu qu’allait causer sa réplique. Mais à la guerre comme à la guerre. Elle avait attaqué en bas de la ceinture, l’avait ignoré qui plus est. Elle n’aurait ce qu’elle méritait après tout. Et l’expression qui allait habiter son visage l’instant qu’elle comprendrait ce qu’il était en train de faire, sans prix.

Il se leva, appuyant un de ses coudes sur la table, question de s’approcher un peu plus de sa victime, alors que son petit frère lui intimait du regard de se conduire comme quelqu’un de son âge pour une fois. À la seconde où il vit les paravents tressaillir, il commença d’une voix cadrant assez bien avec ce qu’il allait dire :

-Allez, avoue-le que ça t’excite.

Il entendit, bien sûr, la main de Benjamin qui rencontra son front avec désespoir, le rire étouffé de Harvey qui ne s’attendait surprenaient pas à ça. Mais le meilleur, c’était le silence provenant du paravent. Lentement, le jeune homme se releva de la table, se retournant vers les adultes, avec une expression faussement surprise, ne pouvant empêcher son sourire de le trahir. Avec un regard vers Emily dont il ne voulait rien rater, il n’ajouta que :

-Oups.

Puis il se rassit, radieux et très content de son coup, il attendait la suite. Bien sûr, il allait devoir expliquer tout cela à ses parents, mais à quoi bon? Ils devaient être encore convaincus d’assister au mariage la semaine prochaine. Un de leur fils finissant avec une amie d’enfance, ils ne pouvaient espérer meilleur conte de fées. De toute façon les contes de fées, c’était d’une platitude affligeante.
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